Après un parachutage au maquis Fort de France      coll. Serge Issautier

Nous, on en a reçu un, de parachutage. La radio, elle était à la cave dans ma maison à la rue Antoine Artaud à Orange. “Roger”, l’Anglais, m’a dit: tu l’allumeras à telle et telle heure. Ta fille joue maintenant près de la cheminée, eh bien, quand tu entendras à la radio « Pierrette s’amuse au coin du feu », le soir, l’avion viendra.

Le groupe de mon mari est parti là-bas dans le Gard, ils avaient pris des lampes. À Pujaut, il y avait un endroit où il y avait des bois de chaque côté et au milieu un grand terrain où il n’y avait que de l’herbe. Ils se sont mis aux quatre coins. Dès qu’ils ont entendu le bruit de l’avion, avec leur lampe, ils allumaient trois fois et puis ils arrêtaient; encore trois fois et puis ils arrêtaient. Et l’avion là-haut savait que c’était le signal et où il fallait jeter les parachutes. Il y avait des armes et aussi un peu d’alimentation. Les armes, ils les ont transportées à Piolenc et cachées dans une grotte, loin du village. Quand ils en avaient besoin, c’est là qu’ils allaient les prendre.

Marie Castanier, réseau «Roger» Buckmaster
Photo:  Marie Castanier, «Mario» dans la résistance     coll. Marie Sénégas